Il y a 5 ans que Clément Méric mourait à l’hôpital après avoir reçu de violents coups par une bande de néonazis.
C’était un jeune comme vous, comme moi, il rêvait d’un monde meilleur, et se battait pour ça. Il se battait pour ça dès son plus jeune âge puisque dès ses 13 ans, il rejoint la CNT, syndicat anarchiste, à Brest.
Lors de son décès, il était encore un jeune homme de 18 ans qui sortait d’une leucémie. Il était étudiant à Paris à Science Po, syndiqué à Solidaires Etudiants, et militant antifasciste et de la cause animale. Son meurtrier, Estaban Morillo, était également investi dans la cause animale.
Il y a là une illustration de la nécessaire bataille antifasciste dans une cause centrale de notre époque mais où la gauche semble parfois absente. A l’heure de la destruction de la planète, dans une époque où l’on vit la sixième extinction de masses d’espèces, il est évident que la cause animale et écologique est vitale.
Il serait impardonnable que les forces de Gauche abandonnent cette cause aux fascistes qui détournent les problèmes pour nous diviser et laisser intact le capitalisme qui nous détruit. Bien sûr, cette bataille doit se faire au plus près de la population laborieuse, dans un travail politique et culturel du quotidien.
Si nous sommes là aussi, c’est pour se souvenir de l’attentat homophobe dans le bar Le Pulse à Orlando en Floride où 49 personnes, pour la plupart homosexuelles, ont été fusillées par un assassin de Daesh ! Cet attentat est un des crimes homophobes les plus graves des USA. Alors que l’homophobie recule de plus en plus dans la société civile, les réactionnaires veulent maintenir une haine issue des limbes du moyen-âge. En Italie, c’est le tout nouveau ministre d’extrême droite de la famille a déclaré que les homosexuels « veulent nous dominer et effacer notre peuple »…
Alors que nous sommes ici devant la stèle en mémoire des disparus dans les camps de concentration nazis et les prisons fascistes, il est révoltant de devoir se réunir 73 après cette barbarie contre les mêmes idéologies de mort. Le nationalisme, le racisme et l’antisémitisme restent les fondements d’une société capitaliste injuste et inégalitaire…
L’époque tourmentée que nous vivons produit des idéologies barbares et des monstres qui les mettent en œuvre. Il est impératif que la Gauche n’oublie pas le danger de l’extrême droite, et du fascisme !
Il y a encore quelques jours, une permanence de la CGT à Lyon a été attaqué par des fascistes ! A Chambéry, c’est le local du groupuscule néonazi « Bastion Social » qui continue ses activités au grand jour, en plein centre-ville.
Ne faisons pas l’erreur des années 30 comme lorsque Léon Blum dit en 1932 : « Entre Hitler et le Pouvoir il y a une barrière infranchissable ». Un an après, Hitler franchissait déjà cette barrière. Or l’extrême droite est actuellement au pouvoir en Hongrie, en Autriche et en Italie.
Car, le fascisme ce n’est pas juste une bande de skinheads avec des tatouages néonazis qui terrorisent les migrants, les personnes de couleurs, les progressistes, les homosexuels. Ces groupuscules sont la partie émergée de l’icerberg. Le fascisme c’est un mouvement politique qui est porté par une partie des dominants et parvient à tromper le peuple face aux difficultés sociales, économiques, existentielles.
En mai 2017, ce sont 11 millions de français qui ont trouvé dans les propositions de Marine Le Pen des solutions justes à leurs problèmes. D’un autre côté, le fondamentalisme avance dans une partie de la population comme une forme de rébellion contre la société « moderne ».
Comment se fait-il que 11 millions de personnes vont voté pour un parti néo-fasciste ?
Le fascisme réussit à attirer les gens parce qu’il en appelle, de façon démagogique, aux plus sensibles de leurs besoins et de leurs aspirations alors que la gauche est absente du rendez-vous. Ne nous mentons pas à nous-même : les responsables de la situation, c’est également nous, les forces de gauche qui n’arrivent pas à faire émerger de proposition à la hauteur de notre époque.
Dans ce brouillard et en période de crise sociale, le fascisme se développe sur la base du « ni droite, ni gauche » pour mieux protéger la classe dominante et attiser la confusion.
C’est l’idéologie de la division des exploités, de la mobilisation chauvine et guerrière, qui s’appuie sur une « culture » de la mort, du pessimisme et du nihilisme. Cela doit nous alerter dans une époque où le réchauffement climatique renforce cette mentalité dans la population et où les tensions guerrières et les replis nationalistes sont forts.
Tant qu’il y a aura du fascisme, il y aura une résistance populaire. Face à cela, il nous faut une gauche unie, avec comme mot d’ordre principal de « Changer la vie » et d’unir la population dans une perspective de progrès social, écologique mais aussi de défense d’une vision rationnelle. Comme dans les années 1930, c’est bien l’unité de la Gauche, une unité populaire à la base pour l’émancipation sociale et la défense écologique qui peut freiner le fascisme !
La Gauche doit se souvenir de toutes les victimes de la haine ! Elles continuent à vivre dans nos luttes pour un avenir meilleur !
Merci à tous et toutes d’être venuEs !
No Pasaran !